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vignes : le reste, ne t’en inquiète pas. Ne t’inquiète déjà plus de cette crête rocheuse qui se voit, surplombant le haut du coteau, et encore moins, plus sur la gauche, de ce mur bleu-noirâtre, en soutien au ciel, qui est le Jura. Inquiète-toi seulement du pays et seulement, ensuite, de ce ciel en retour sur toi. Parce qu’il compte, lui aussi, quand même. Tu le vois blanc déjà vers cette fin de matinée, et comme une voûte de maçonnerie qui aurait été passée au lait de chaux. Solide, lui aussi, tranquille, avec un peu de dureté, surtout aujourd’hui, mais plus solide que jamais, plus tranquille, et sûr qu’on n’y a rien vu passer, nous autres, dites donc, et aucun Signe n’y est apparu. Pas le plus petit nuage, pas même une vapeur à l’intérieur de son bombement. Ciel de chez nous, pensent-ils encore, et sont dessous en confiance, ayant travaillé dès le petit jour, dont ils escomptent