qui montaient et redescendaient sur place, comme quand de l’eau est sur le feu. Rouge empoigne vite ses bouteilles par le cou, il revenait avec ses bouteilles ; il les posa sur la table, mais de nouveau le mouvement de l’air avait pris fin ; Rouge passe sur son front sa manche de chemise. Il avait sorti de sa poche son couteau, et, tout en enfonçant le tire-bouchon, la bouteille entre les genoux, il s’était tourné vers Juliette :
— Eh bien qu’en dites-vous, Juliette ?
Il était de bonne humeur, et gai.
— Il fait presque aussi chaud que dans les pays d’où vous venez.
— Oh ! pas tout à fait.
— Pas encore ? Ça viendra…
Il dit :
— En tout cas, c’est un temps qui donne soif, mais vous voyez que par ici on a de quoi faire passer sa soif, tandis que vous, là-bas, vous n’avez point de vin… On n’a point de vin, dans ces pays-là…
Elle secouait la tête. Et, à présent, c’était dehors comme quand beaucoup de personnes parlent à la fois, comme quand un champ de foire est plein d’hommes qui discutent : on n’entendait plus la musique et à partir de ce moment on ne l’a plus entendue du tout. Il y a eu seulement le bruit du bouchon qui quittait brusquement le cou de la bouteille ; puis Rouge a rempli les verres.
Il disait :