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mur est sous les quatre côtés du toit et sur chaque côté est un paysage différent. Les garçons étaient toujours sur leurs échelles, et les filles autour des tables s’occupaient à dérouler des drapeaux, à sortir des écussons en carton et des roses en papier de soie de leurs boîtes. On a vu que Maurice, en effet, n’était pas là ; et qu’Émilie n’était pas là, elle non plus. Et lui maintenant, on sait où il est, mais elle ? Ils continuaient à taper sur leurs clous en haut des échelles, et les trois filles, Marie, Hortense, Madeleine, étaient arrivées avec les corbeilles, puis elles se sont assises autour des corbeilles, c’est-à-dire qu’elles étaient assises sur la table, les jambes pendant dans le vide, bas bruns, bas blancs, et puis il y a aussi les bas à la mode, qui sont couleur chair, — tenant entre leurs doigts de la ficelle, puis on tire à soi les brins de mousse dont on fait des bouquets. La fête qui se prépare. On venait d’allumer les lampes électriques. C’est un travail silencieux qu’on fait, nous autres, du moins, les filles (et s’il n’y avait pas les langues), mais les coups de marteau viennent nous déranger ; c’est pourquoi il faut bien qu’on dérange aussi de temps en temps ceux de là-haut. On les appelait. Les beaux murs faits en paysages sur les quatre côtés du pont de danse étaient partis ; quatre murs noirs étaient venus prendre leur place. Et en dedans des murs on a encore mangé. C’est la Société de Jeunesse qui invite ces demoiselles. On avait apporté du pain, du fromage, du saucisson froid, de la salade et, dans beaucoup de litres en verre blanc, du vin blanc. On