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III


Il y a alors plusieurs jours qui passent, et tout ce qui est arrivé, c’est que Milliquet, le lendemain matin, avait été lui demander ses papiers.

Ils étaient en ordre.

Le consul les avait classés lui-même dans une grosse enveloppe jaune entourée d’un élastique ; elle avait tendu l’enveloppe à Milliquet sans dire un mot.

Elle était habillée. Elle avait un mouchoir noir autour de la tête. Elle se tenait assise sur une petite chaise de paille.

— Tu comprends, c’est pour que tout soit en règle. Je vais aller voir le secrétaire municipal. S’il y avait par hasard une pièce qui manquait, il me le dirait…

Elle ne faisait pas un mouvement, elle ne prononçait pas une parole ; pendant ce temps, Milliquet debout au milieu de la chambre s’occupait à examiner le contenu de l’enveloppe, tirant sur l’élastique avec ses gros doigts à poils roux.

— Voilà l’extrait de naissance, ça va bien… Ah ! tu n’auras