Page:Ramuz - Joie dans le ciel.djvu/150

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

après), étant grimpée en haut d’un des plus gros de ces quartiers de roc où elle se tenait assise et d’où elle pouvait tout voir.

Elle avait attendu là-haut tout le temps qu’il avait fallu, parce qu’elle savait bien ce qui arriverait ; — puis elle a mis ses mains à plat sur ses genoux, la bouche ouverte toute grande.

C’est qu’on voyait cette pauvre Phémie rouler plus qu’elle ne courait, tellement elle courait vite. Droit en bas, à tout petits pas. Droit en bas, droit sous elle, les bras un peu levés à cause de l’équilibre, le plus vite qu’elle pouvait : bien plus vite qu’on n’aurait cru, étant donné son âge, et ses jambes plus très solides.

Et Thérèse qui riait, et Phémie qui courait ; qui passa sans la voir au-dessous de Thérèse ; qui fut plus loin, qui fut plus bas. Qui fut là, ne fut plus là…