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n’avait pas goût à soi-même. L’oiseau inutilement poussait pour vous son petit cri qu’on aime, l’arbre tourné vers vous agitait inutilement sa branche, comme une main. Chemin allait s’asseoir dans un coin, il posait ses coudes sur ses genoux, il laissait aller sa tête en avant. Ainsi était Chemin, dans cette ancienne vie, à cause d’un cœur délicat, un cœur trop délicat pour la dure vie que c’était, un cœur qui se cherchait toujours sans jamais se trouver, tandis qu’à présent… Mais alors qu’est-ce qu’il se passe ?

Pendant que Chemin tenait son pinceau et allait avec son pinceau, qu’est-ce qu’il se passe au fond de lui ? et qu’est-ce que c’était que cette espèce de regret qui s’y levait, comme quand la bête en bougeant fait monter la vase au fond de la mare ?