Page:Ramuz - Aline, 1905.djvu/200

Cette page a été validée par deux contributeurs.

bois était poudré de vert ; on entendait le ruisseau couler et un grincement confus sortait des arbres ; c’étaient les oiseaux qui chantaient. Quand le greffier eut fini d’écrire, on mit Aline sur un brancard et on l’emporta.

Cependant Henriette ayant appelé au milieu de la nuit, on était venu. Les falots semblaient courir tout seuls au ras du chemin. Il aurait fallu voir ce monde. On avait dit : « Qu’avez-vous ? » Ensuite les hommes étaient partis et les femmes étaient restées. Le malheur les attire comme le sucre attire les mouches.

Elles avaient couché Henriette dans le fauteuil, là où on avait mis Aline ; et elle se laissait faire. On lui donnait à boire et elle buvait. Mais, lorsqu’on apporta le corps, se dressant soudain toute droite, elle cria :