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respiration était sifflante et rare, avec un bruit de déchirement. Aline considérait son fils de ses grands yeux hébétés. « C’est fini, pensait-elle, il va mourir, il va mourir ! » Ses paupières restaient sèches. Elle voulut prendre l’enfant ; il vomit une sorte de bile verdâtre. Elle détourna la tête.

— Oh ! non, dit-elle, oh ! non, je ne veux pas.

Les matières, épaisses et visqueuses, s’étaient répandues sur la bavette et y restaient attachées. Les efforts qu’il faisait tordaient son petit corps. Il semblait que la vie se réfugiait plus profond, à chaque secousse, pour le faire souffrir plus longtemps. Et Aline frissonna.

Et, à ce moment, il y eut une force qui vint en elle et qui agit en elle sans qu’elle pût résister. Ses mains s’agitèrent convulsivement. Alors elle replia le traversin sur