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avec leurs tromperies, où elle était heureuse, et qui se brisaient comme un vase qui tombe des mains, au réveil ; ou bien, d’autres pareils à la réalité, avec sa tristesse ; ou d’autres encore, si horribles, qu’elle criait en dormant.

Une fois, elle était au bas d’un grand arbre, et Julien était en haut qui lui disait : « Viens. » Et elle fit comme il disait. Il était assis au bout d’une branche, et elle s’assit à côté de lui. Et voilà que l’arbre se mit à pencher et à craquer, parce qu’ils étaient trop lourds, ensemble ; et elle sentait Julien glisser et elle aussi ; et ils tombaient dans le trou, avec l’air qui entrait dans sa bouche comme une plume qui chatouille, et un grand serrement à la gorge qui l’éveilla soudain.

Une fois aussi, elle rêva qu’on l’enterrait vivante. On la descendait dans un