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Le fait que Hitler a rétabli le service militaire obligatoire ne signifie pas qu’il faille une grande armée en cas de guerre, mais plutôt qu’il est nécessaire d’avoir des masses militarisées, entraînées et disciplinées. La science militaire d’aujourd’hui affirme que le temps des grandes armées pour la guerre est dépassé. Le général von Seeckt, le vrai réorganisateur de l’armée allemande d’après-guerre déclare, dans plusieurs de ses œuvres de technique militaire, qu’une grande armée est sans efficacité. Il a eu raison de changer les termes « chair à canons » en « chair à bombes »[1].

En résumé on peut dire que l’emploi de sanctions économiques de deux côtés ne sera que la première phase de la guerre ; ce sera la première et la seule déclaration de guerre. La guerre en armes se déclenchera par une agression imprévue ; car, et la littérature militaire est unanime à le dire, dans la guerre aérienne, c’est l’agresseur qui a les plus grandes chances pour lui.


II. — Où est la guerre contre la préparation à la guerre ?

Le danger de guerre devient de plus en plus menaçant. Ce fait pose la question : Quelles sont les mesures qui pourraient éviter que la guerre éclate en empêchant la préparation à la guerre ? Où sont les grandes organisations qui s’opposent à la course aux armements de tous côtés ? Où est ce grand mouvement de la paix qui s’oppose à la guerre et à sa préparation (sans laquelle toute guerre est impossible) ?

  1. Le livre de l’expert militaire Italien Rocco Moretta est très instructif sur ce point, Il s’intitule : « Comment sera la guerre de demain ? ». Il développe la querelle théorique dans la science militaire de notre temps. Les uns, les « révolutionnaires », croient à la suprématie absolue de la technique ; les autres, les « évolutionnistes », croient toujours à la supériorité numérique et à la stratégie, ce qui est bien dépassé comme du reste Moretta le prouve.