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de Dieux & de demi-Dieux, & notre vanité nous fait croire que nous boirons un jour le nectar dans leur societé. Selon lui la bonté, la malice, la vertu, le crime, la justice, l’injustice, ne sont que des noms que nous donnons aux choses, suivant qu’elles nous plaisent, ou nous déplaisent : Les hommes naissent vicieux ou vertueux, comme les ours naissent féroces, & les agneaux doux : Tout est l’effet d’une fatalité invincible, & l’on ne croit choisir que parceque le plaisir cache par sa douceur, la force qui nous entraîne. Voilà, ô Samiens, le précipice affreux dans lequel Anaximandre veut vous conduire.

Tandis que je parlois les Dieux