Page:Ramsay - Les Voyages de Cyrus, éd. Quillau, 1727, tome 2.pdf/365

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Ce sentiment ne doit donc pas être regardé comme nouveau. Il est tout à la fois naturel, & philosophique. L’ame peut toujours separer & rassembler, rappeller & comparer ses idées ; & c’est de cette activité que dépend sa liberté. Nous pouvons toujours penser à d’autres biens qu’à ceux auxquels nous pensons actuellement. Nous pouvons toujours suspendre notre consentement, pour voir si le bien dont nous jouissons, est, ou n’est pas le vrai bien. Notre liberté ne consiste pas à vouloir, sans raison de vouloir, ni à preferer le moindre bien, à ce qui nous paroît le plus grand ; mais à examiner si le bien present est un bien réel, ou s’il est un bien imaginaire. L’ame