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en descendant du ciel pour animer le corps terrestre, en prenoit la forme, comme la fonte prend celle du moule où on la jette. Ils disoient qu’après la mort, l’esprit revêtu de ce char subtil s’envoloit vers les regions de la Lune, où ils avoient placé les champs Elisées. Selon eux il arrivoit là une seconde mort par la separation de l’esprit pur d’avec son char. L’un se réunissoit aux Dieux, & l’autre restoit dans le sejour des ombres ; c’est pour cela qu’Ulisse dit dans l’Odissée, « qu’il apperçut dans les champs Elisées le divin Hercule, c’est à dire son image, continue le Poëte, car pour lui il est avec les Dieux immortels, & assiste à leurs festins.[1] »

  1. Odyss. liv. II. p. 167.