Page:Ramsay - Les Voyages de Cyrus, éd. Quillau, 1727, tome 2.pdf/198

Cette page a été validée par deux contributeurs.

autoriser le crime ; mais il la doit aussi à sa bonté, pour corriger les criminels. Le mal physique est nécessaire pour guérir le mal moral, & la souffrance est l’unique remede du péché.

Je vous comprens, dit Cyrus, Dieu ne pouvoit pas priver les esprits de liberté sans les priver d’intelligence, ni les empêcher d’être faillibles sans les rendre infinis, ni les rétablir après leur chûte que par des peines expiatrices, sans blesser sa justice & sa bonté. Exemt de toutes sortes de passions, il n’a ni colere ni vengeance : Il ne châtie que pour corriger : Il ne punit que pour guérir.

Oui, répond Eleazar, tous souffriront plus ou moins, selon qu’ils