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les faire souffrir ? Un bon pere auroit tort de se servir de punitions, s’il pouvoit gagner ses enfans par la douceur.

Je vous ai déja dit, répondit Eleazar, que nous sommes capables d’un double bonheur : Si Dieu nous continuoit après notre revolte, la pleine jouissance des plaisirs créés, nous n’aspirerions plus à l’union avec le Créateur ; nous nous contenterions d’une félicité inférieure, sans chercher la suprême beatitude de notre nature. Le seul moyen d’empêcher à jamais des Etres libres de retomber dans le désordre, est de leur faire sentir pour un temps les funestes suites de leur égarement. Dieu doit à sa justice la punition des coupables, pour ne pas