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triste situation de ce grand Prince demeura immobile ; on voyoit en lui toutes les marques d’une ame saisie de terreur & de compassion. Le Roy de Babylone l’observa, & lui dit sans le connoître : Le Ciel me permet d’avoir des intervalles de raison pour me faire sentir que je ne la possede point en propre, qu’elle me vient d’ailleurs, qu’un Etre superieur me l’ôte, & me la rend quand il veut, & que celui qui la donne, est une intelligence souveraine qui tient la nature dans sa main, & qui peut l’arranger, ou la déranger comme il lui plaît.

Autrefois aveuglé par l’orgueil, & corrompu par la prosperité, je disois en moi-même, & à tous les