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lui inspirer de tels sentimens, lui paroissoit au moins très-dangereux, quand même il ne seroit pas traître. Le jeune Prince déroba peu à peu à ce Ministre le secret de ses affaires, & chercha des prétextes pour l’éloigner de sa personne, sans rien faire cependant qui pût le révolter.

Sorane sentit bien-tôt ce changement, & poussa son ressentiment jusques aux derniers excès ; il se persuada qu’Araspe alloit être mis à sa place, que Cyrus vouloit se rendre maître absolu de la Perse, & que c’étoit-là le dessein secret du jeune Prince en disciplinant ses troupes avec tant d’exactitude. La jalousie & l’ambition de Sorane l’aveugloient à un tel point, qu’il