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de plusieurs, mais les grands Empires ne se forment que par l’autorité absolue d’un seul ; les autres principes ne sont que les idées bornées des ames foibles, qui ne se sentent pas assez de force pour executer de vastes projets.

Cyrus frémit à ce discours, mais il cacha son indignation par sagesse, & rompant adroitement la conversation, il laissa Sorane persuadé qu’il goûtoit ses maximes.

Quand Cyrus fut seul, il réflechit profondément à tout ce qu’il venoit d’entendre ; il se ressouvint de la conduite d’Amasis, & commença à soupçonner la fidélité de Sorane : Il n’avoit pas à la vérité des preuves invincibles de sa perfidie ; mais un homme qui osoit