Page:Ramsay - Les Voyages de Cyrus, éd. Quillau, 1727, tome 2.pdf/120

Cette page a été validée par deux contributeurs.

aux louanges, mais il aimoit à les mériter ; il avoit du goût pour le plaisir, sans en être l’esclave ; il ne haissoit point la magnificence, mais il sçavoit se refuser tout plûtôt que d’accabler le peuple ; par-là il étoit inaccessible à la flaterie, à la volupté, & au luxe.

Sorane sentit qu’il n’y avoit d’autre moyen de conserver son crédit auprès de Cyrus, qu’en se rendant nécessaire par sa capacité : Il déploya tous ses talens dans les Conseils publics & particuliers ; il montra qu’il possedoit une connoissance exacte des secrets de la plus sage politique, & qu’il étoit capable en même tems de ce détail, qui fait une des plus grandes qualités d’un Ministre ; il préparoit & digeroit