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cieté des hommes, il erre vagabond dans les montagnes & les bois comme une bête feroce. Quelle destinée pour un si grand Prince.

En arrivant à Tyr, je me retirai au pied du Mont Liban dans le même lieu où Ecnibal avoit passé sa premiere jeunesse : Je viens quelquefois ici le voir : Il vient souvent dans ma solitude : Rien ne sçauroit alterer notre amitié, parceque la verité en fait l’unique lien. Je vois par cet exemple que la Royauté n’est pas, comme je le croyois, incompatible avec les sentimens ; tout dépend de la premiere éducation des Princes ; le malheur est la meilleure école pour eux ; c’est par-là que se forment