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interpretée bien différemment par Cyrus. Peu instruit encore des secrets de l’amour, il crut qu’elle étoit sensible à la passion de Cyaxare, & que la Couronne de ce Prince l’éblouissoit.

Il éprouvoit tour à tour l’incertitude & l’esperance, les peines & les plaisirs de la plus vive passion. Son trouble étoit trop grand pour pouvoir être long-temps caché. Hystaspe s’en apperçut ; & sans sçavoir l’objet de l’attachement du Prince, il lui dit :

Depuis quelque temps je vous vois rêveur & distrait ; je crois en pénetrer la raison ; vous aimez, ô Cyrus. On ne peut vaincre l’amour qu’en s’y opposant dès sa naissance. Quand il s’est