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MESURES DE QUANTITÉS INFINITÉSIMALES

petite ampoule, scellée à une pompe Töpler ; vous savez, Messieur, que, sous son influence, l’eau se décompose en hydrogène et en oxygène ; nous avons actuellement obtenu par semaine presque exactement 25 centimètres cubes de gaz détonant. Il y a toujours un petit excès d’hydrogène dans ce mélange, à cause, sans doute, de la formation de peroxyde d’hydrogène ; et cet excès est très utile, car il donne, après explosion, une bulle d’hydrogène, qui porte l’émanation, et qui permet de le transvaser dans des récipients destinés à l’expérimentation. L’hydrogène, d’ailleurs, ne se condense pas à la température de l’air liquide, tandis que l’émanation se dépose sur les parois du vase à l’état solide ; par conséquent, on peut facilement séparer les deux, en éloignant celle-ci avec la pompe. L’émanation reste alors complètement pure.

Je commencerai en vous donnant une idée de la façon dont on s’y est pris pour mesurer le volume de l’émanation. D’abord, il faut éviter tout contact entre l’émanation et la graisse du robinet de la pompe, de crainte que l’acide carbonique ne rende le gaz impur. On évite tout danger de ce genre en scellant le tube d’explosion avec du mercure ; mais, afin de se garder contre cette contamination, on laisse l’hydrogène pendant trois heures avec l’émanation dans un petit tube dont la partie supérieure contient de la potasse caustique, fondue sur les parois. Après ce temps, les produits de la désintégration de l’émanation ont atteint leur maximum, car les radium A, B et C n’ont qu’une courte vie, se changeant en D, qui est sans radioactivité. Comme il est nécessaire, pour des raisons qui apparaîtront plus tard, de mesurer les rayons γ à cette occasion, on détermine, à l’aide d’un petit électroscope, le pouvoir de décharge de l’émanation.

Dans la fig. 1, on voit le petit tube a. On voit aussi un siphon renversé, formé par une espèce de bonnet en verre ; en élevant le bonnet et en plaçant le tube au-dessus, les gaz entrent dans l’appareil par le tube capillaire b, rétréci au bout supérieur, afin d’empêcher le mercure de pénétrer trop rapidement.

Mais, avant d’introduire le gaz, il faut vider l’appareil. On voit un robinet h et un niveau de mercure g. En ouvrant ce robinet et en baissant le réservoir f, on relie la pompe à l’appareil. On enlève tout l’air, et, au moyen du syphon renversé, on laisse entrer de l’hydrogène, qui doit rester dans l’appareil pendant une nuit, afin de déplacer l’air atmosphérique, qui adhère aux parois. On accélère ce déplacement en chauffant à la flamme les tubes k, i, j, l, m ; le