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MESURES DE QUANTITÉS INFINITÉSIMALES

verre, et sa densité diffère de celle de la silice dont est formé le contrepoids. Pour déterminer le flottement dû à la différence de densités, on enlève l’ampoule, et on substitue un contrepoids de silice solide ; on pèse de nouveau ; on trouve une différence de 91 millionièmes ; il faut le soustraire ; le restant est de 561 millionièmes. En second lieu, il faut faire une correction due à ce que le xénon a été pesé à la pression de 70 millimètres, tandis que la pression s’est modifiée à 52mm,9. Si l’on avait pesé le tube scellé à la pression de 52mm,9 au lieu de 70 millimètres, il aurait pesé davantage ; la correction, donc, est positive ; il s’agit de la différence entre le poids de 0mm³,536 (la capacité de l’ampoule) à 70 et à 52mm,9 (17mm,1). L’équation

millionièmes


donne ce poids, où 1,29 est le poids en milligrammes d’un centimètre cube d’air.

Nous avons donc 561 + 15 = 576 millionièmes d’un milligramme pour le poids du xénon. Il est facile de constater que le poids calculé est de 577 millionièmes.

Qu’il me soit permis de citer encore un exemple de l’opération de pesée faite avec cette balance. Nous avons déterminé, M. Whytlaw-Gray et moi, le poids de l’hélium formé par le niton, lorsqu’il se change en radium A, B, C et, à la fin, D. Nous avons, comme je vous l’ai décrit, rempli un tube de niton au mois de juillet 1910 ; nous l’avons laissé jusqu’au commencement d’octobre, pour qu’il se changeât en hélium et en radium D. Ce dernier a une demi-vie d’environ 16 années ; on peut donc le regarder comme permanent. On a pesé le tube ; on a cassé la pointe, et on l’a replacé immédiatement sur la balance. La perte de poids était de 15 millionièmes ; son volume était de 0mm³,196 ; le poids de l’air qui est entré à une pression de 37mm,7 et à 18°,5 était de 12 millionièmes ; le poids total de l’hélium était donc de 27 millionièmes.

Mais, étant donné la quantité de niton employé, on aurait dû en obtenir 38 millionièmes ; il fallait donc le chercher. Or, sous l’influence de l’émanation, les molécules de gaz qui se trouvent dans le même vase sont forcées d’accélérer la vitesse de leur mouvement, à cause, sans doute, des collisions qu’elles reçoivent des particules α, projetées pendant la désintégration des atomes de niton. Cette vitesse fait qu’ils pénètrent les parois du vase qui les contient ; et il