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paraisse leur présager plus de profits. Aussi dès que le flot de l’immigration cesse de leur apporter des renforts, ils décroissent et ils décroîtront toujours relativement à vous. Si je suis aussi affirmatif sur ce point, c’est que depuis longtemps déjà, je l’ai observé au Canada.

C’est à vous de profiter de cette situation, afin de prendre le dessus par l’indomptable obstination du travail, de l’économie et du patriotisme. Ne vous en laissez point imposer par certains airs dédaigneux qu’affectent de prendre vis-à-vis de vous des gens qui, sous leurs beaux habits et leurs grandes prétentions, valent moins que vous dans votre honnête simplicité et votre cordiale bonhomie.

Si j’ai insisté à diverses reprises sur ce point, c’est que je voudrais entièrement prémunir vos esprits contre l’influence de ce préjugé d’une prétendue supériorité de la race anglaise et contre les manières d’être de la civilisation américaine. Non pas qu’au premier abord vous soyez peut-être fort disposés à subir cette influence. Mais il en est des idées fausses comme de la calomnie, a force de les répéter avec un aplomb et une effronterie qui trouble les consciences honnêtes et timides, on finirait, si elles n’étaient contredites, par faire circuler