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res ; tout ceci joint au produit des rentes foncières, formait le revenu de sa seigneurie, mais il était obligé de défrayer la garnison à son compte.

Il est douteux que ces arrangements dussent être très profitables au moment même, ils étaient plus riches de promesses et d’avenir que de bénéfices actuels. Ceci nous amène à signaler un caractère remarquable et commun a presque toutes les colonies que les Français établissaient en Amérique ; la plupart de ces fondations impliquent plus de calculs sur l’avenir que sur le présent, la plupart des gentilshommes Français qui formèrent ces établissements, s’attachaient surtout à cette idée d’installer fortement leur famille dans une sorte de manoir, centre de leur seigneurie, dont le développement ultérieur devait marcher de front avec l’avenir et la grandeur de leur propre famille.

Quoiqu’on puisse dire et quoiqu’on ait pu critiquer, dans ce que nous avons déjà écrit sur ce sujet, on ne nous a pas convaincu que ce plan ne fut pas infiniment supérieur comme grandeur et comme solidité, à la colonisation aventurière qui a prévalu dans les colonies Anglaises, non pas dans les premiers temps tant s’en faut, mais vers le milieu du 18ème siècle. Il y avait réellement dans ces colonies Fran-