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particulier, c’est que ces lumières décomposées donnent des spectres différents.

Ainsi, chaque substance en ignition donne un spectre qui lui est propre, et sans voir, par exemple, le corps qui brûle, on peut dire, par la simple inspection du spectre qu’il produit, et sans crainte de se tromper : C’est tel corps.

L’or en ignition donne un spectre qui n’est pas celui de l’argent, et celui que donne l’argent n’est pas le même que le spectre de tout autre métal.

Il est des métaux qui se ressemblent tellement par leurs propriétés principales, qu’il serait presque impossible de ne pas les confondre, de ne pas les prendre pour un seul et même métal par les moyens d’investigations ordinaires.

Qu’ont fait les métallurgistes ? — Une chose bien simple, ils ont eu recours à l’examen des spectres que donnent les métaux en brûlant ; en comparant, en analysant ces spectres, ils n’ont plus eu de doute sur la nature particulière de ces corps. Par ce procédé, ils ont déjà enrichi la science et l’industrie de quatre nouveaux métaux : le rubidium, le césium, le thallium, et, tout récemment, le gallium.

L’analyse spectrale peut donner de fécondes applications en physiologie et en médecine. Une personne, par exemple, a-t-elle été empoisonnée, il suffit souvent de faire brûler une partie de ses chairs ou de ses déjections et de décomposer par le prisme la lumière produite par la combustion, pour reconnaître l’élément toxique. C’est ainsi que M. Lamy, d’après une communication faite à