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d’un grand nombre de rayons simples, capables, chacun à part, de donner une couleur qui lui fût propre :

Avant que de Newton la science profonde
Eût surpris ce mystère et les secrets du monde,
La lumière en faisceaux se montrait à nos yeux ;
Son art décomposa ce tissu radieux,
Et, du prisme magique armant sa main savante,
Développa d’Iris l’écharpe éblouissante.
Dans les mains d’un enfant un globe de savon
Dès longtemps précéda le prisme de Newton,
Et longtemps, sans monter à sa source première,
Un enfant dans ses yeux disséqua la lumière.
Newton seul l’aperçut, tant le progrès de l’art
Est le fruit de l’étude et souvent du hasard.

(Delille.)

Il est sept nuances que l’on distingue parmi toutes les autres dans la lumière solaire décomposée par le prisme, et qui pour cette raison ont reçu le nom de couleurs principales ; ce sont, dans leur ordre naturel : le rouge, l’orangé, le jaune, le vert, le bleu, l’indigo, le violet.

Pour expliquer ces phénomènes, on regarde la lumière blanche comme composée d’une infinité de rayons de différentes couleurs, plus ou moins réfrangibles, qui se séparent en traversant le prisme.

L’arc-en-ciel est produit d’une manière analogue ; ce sont des gouttelettes d’eau qui remplacent le prisme.

V.

Ce n’est pas seulement la lumière du soleil qui est susceptible d’être décomposée et de produire un spectre, mais une lumière quelconque ; seulement, il y a ceci de