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dans une région, par exemple, où la chaleur habituelle serait fort supérieure à celle de l’eau bouillante : bientôt l’eau, tous les liquides susceptibles de se vaporiser à des degrés voisins de l’eau bouillante, et plusieurs substances métalliques même, entreraient en expansion et se transformeraient en fluides aériformes, qui deviendraient partie de l’atmosphère.

« Par un effet contraire, si la terre se trouvait tout à coup placée dans des régions très froides, par exemple de Jupiter et de Saturne, l’eau qui forme aujourd’hui nos fleuves et nos mers, et probablement le grand nombre des liquides que nous connaissons, se transformeraient en montagnes solides … L’air, dans cette supposition, ou du moins une partie des substances aériformes qui le composent, cesserait sans doute d’exister dans l’état de fluide invisible, faute d’un degré de chaleur suffisant : il reviendrait donc à l’état de liquidité, et ce changement produirait de nouveaux liquides dont nous n’avons aucune idée[1]. »

Dans un remarquable éloge historique de Faraday, M. Dumas rappelle que l’acide carbonique neigeux, mouillé d’éther, forme un bain à 88 degrés au-dessous de zéro ; que le protoxyde d’azote liquide se maintient à une température constante de 90 degrés au-dessous de zéro. Lorsque l’on active l’évaporation de ces substances en les plaçant dans le vide, on obtient même un abaissement de température qui peut atteindre 100 ou 110 degrés au-dessous de la glace fondante.

  1. Recueil des Mémoires, t. II, p. 804 et suivantes.