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vants, isolés ou réunis dans une même action : 1° transformation d’un solide ou d’un liquide en gaz ; par exemple, la vaporisation de l’éther, de l’acide sulfureux, du bicarbonate traité par un acide ; 2° liquéfaction d’un solide au contact d’un liquide ; par exemple solution des sels ou d’un autre solide, acide sulfurique cristallisé et glacé, etc. ; 3° réaction chimique opérée au sein d’un liquide avec formation de substance dont la dissolution absorberait plus de chaleur que celle des composés primitifs ; par exemple, acétates alcalins dissous et acide tartrique dissous, ou bien formation de corps qui se décomposent à mesure au sein de l’eau, tels que les sels des acides faibles, les sels acides, etc.

M. Berthelot fait observer qu’aucun système n’est susceptible de produire un refroidissement comparable à celui d’une masse liquide qui se transforme intégralement en gaz, comme il est facile de le reconnaître par le calcul. Par exemple l’éther, en se vaporisant, produirait un abaissement théorique de 192 degrés au-dessous de la glace fondante, le sulfure de carbone de 530 degrés, l’ammoniaque liquéfié de 460 degrés, le protoxyde d’azote de 440 degrés. Mais le refroidissement s’arrête bien au-dessous de ces termes purement virtuels, et cela dès que la tension de vapeur du liquide devient si faible, que le froid produit dans un temps donné est compensé par le rayonnement ambiant qui réchauffe le système.

En effet, ajoute M. Berthelot, le froid produit par la vaporisation d’un liquide, même dans le vide, ne permet guère d’abaisser la température de plus de 60 à 80 degrés au-dessous du point d’ébullition de ce liquide sous la