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devînt spongieuse, était encore plus propre à cet effet, en l’employant en friction ;

3° Que les parties du corps rendues insensibles, et frottées avec du savon dur, puis lavées, étaient plus insensibles encore ; on parvenait, par ce moyen, à se frotter avec un fer rouge sans qu’un poil de la peau fût brûlé.

Les mêmes préparations faites sur la langue et sur la bouche produisaient les mêmes résultats.

La cause de cette insensibilité se trouve probablement dans le peu de conductibilité qu’ont les substances intermédiaires pour la chaleur, ou dans l’évaporation de ces substances que déterminent le fer chaud ou l’huile bouillante ; car tout solide qui passe à l’état liquide, ou tout liquide qui passe à l’état de vapeur, absorbe une quantité étonnante de chaleur.

Ces expériences, du reste, ne sont pas nouvelles ; car, Ambroise Paré, chirurgien de Charles IX, dit avoir rendu quelques parties de son corps incombustibles par l’emploi de l’esprit de soufre (acide sulfureux).

XI.

Si ces faits sont intéressants, ceux que nous présente l’étude du froid ne le sont pas moins, nous le verrons plus loin en parlant de la congélation ; cependant disons un mot ici du froid obtenu artificiellement.

Dans une communication à l’Académie des sciences, M. Berthelot a fait remarquer que la production artificielle du froid repose en général sur l’un des trois artifices sui-