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VIII.

J’ai présenté en 1862, à l’Académie des sciences, un tableau marquant les différents âges de ce volcan et l’aspect qu’il présente depuis la fameuse éruption de 1860, à laquelle j’ai assisté. J’ai fait accompagner ce tableau d’un texte qui donne les détails scientifiques des phénomènes les plus intéressants qui se sont manifestés dans cette dernière crise.

En voici un résumé succinct :

L’éruption qui s’est produite à la Réunion le 27 février 1812 donna lieu à trois courants de laves, qui s’ouvrirent un passage dans le haut de la montagne, un peu au-dessous du véritable cratère. L’un de ces courants n’atteignit la mer que le 9 mars. Quelque temps après l’explosion, il tomba sur un grand nombre de points de l’île une pluie composée de cendres noirâtres et de longs fils de verre flexibles, semblables à des cheveux d’or. Hamilton dit avoir trouvé de semblables filaments vitreux, mêlés aux cendres dont l’atmosphère de Naples était obscurcie durant l’éruption du Vésuve de 1779.

L’éruption de mars 1860 a lancé, comme en 1812, des filaments de verre sur les lieux qui l’environnaient ; et pendant plusieurs nuits on remarquait, de Saint-Denis, en regardant du côté du Grand-Brûlé, un horizon d’un rouge sombre, semblable à celui produit par un vaste incendie. Les promeneurs qui allaient respirer l’air frais du soir sur le rivage du côté de la place Candide