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plus ou moins colorés en jaune brunâtre. Ce sont des fragments de ponce bien caractérisés ; il est peu de grains qui atteignent deux dixièmes de millimètre dans leur plus grande dimension ; beaucoup n’ont que deux centièmes à trois centièmes de millimètre.

M. Daubrée rappelle que de nombreux exemples témoignent du transport dans l’atmosphère, jusqu’à de grandes distances, de cendres volcaniques, de sables et de poussières diverses.

La cendre de l’incendie de la ville de Chicago est arrivée aux Açores le quatrième jour après le commencement de la catastrophe ; en même temps, on avait senti une odeur empyreumatique qui avait fait dire aux Açoriens que quelques grandes forêts brûlaient probablement sur le continent américain. Le célèbre brouillard sec qui, en 1783, couvrit pendant trois mois presque toute l’Europe, après avoir d’abord paru à Copenhague, où il persista cent vingt-six jours, avait pour cause une éruption de l’Islande ainsi qu’on l’apprit plus tard. En septembre 1845, un transport de même origine, mais beaucoup moins considérable, fut constaté aux îles Shetland et aux Orcades. M. Descloizeaux a observé lui-même cette poussière aux Orcades en revenant d’Islande ; on voyait sur les navires et sur la mer une poussière rouge que l’on avait d’abord prise pour de la cendre de tourbe[1].

  1. Comptes rendus de l’Académie des sciences, 1873, 1er semestre.