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Cependant, on craint que de graves maladies ne viennent à se déclarer parmi les moutons, les chevaux et les bœufs, par suite de la quantité de cendres volcaniques qu’ils absorbent avec les herbages : on assure qu’une grande partie des habitants de Fljotsdal et de Fellna, ainsi que ceux du nord de Jokuldal, sont dans l’intention d’émigrer en Amérique ; car il ne paraît pas possible de faire produire la terre dans ces contrées, pendant un certain nombre d’années. Il n’y a d’espoir que dans des pluies abondantes et durables, qui auraient pour résultat de débarrasser le sol de la plus grande partie des cendres qui le couvrent. Les habitants de toutes les contrées qui ont souffert seront nécessairement dans l’obligation de vendre ou d’abattre leurs bestiaux, les marchands du pays ne veulent ni ne peuvent acheter une si grande quantité de bétail, et il parait absolument nécessaire qu’on fasse venir, au mois de septembre, à Bernfiord, Eskefiord, Seydisfiord, et même Vopnafiord, si cela est possible, quelques vapeurs qui achèteraient les moutons, les chevaux et les bœufs que les paysans sont obligés de vendre ; ce serait le seul moyen de procurer à ceux-ci l’argent nécessaire pour acheter plus tard d’autres bestiaux et reprendre leur industrie[1].

M. Daubrée a présenté à l’Académie un échantillon de poussière grise extrêmement fine, tombée avec la neige en Suède et en Norvège, provenant des éruptions d’Islande. Au moyen du microscope on y reconnaît des grains fragmentaires et transparents, les uns incolores, les autres

  1. Comptes rendus de l’Académie des sciences, 1875, 2e semestre.