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aux îles Shetland, que l’aurore ne se déplace jamais par rapport à l’observateur, tandis que si elle était un phénomène cosmique, elle ne suivrait pas le mouvement de rotation du globe terrestre. C’est ce qu’observe aussi M. Fron, qui attribue, comme je l’ai toujours fait, l’aurore boréale à l’électricité provenant des régions équatoriales où la nappe ascendante se partage entre les deux contre-alisés, l’un marchant vers le nord, l’autre marchant vers le sud ; ce qui donne l’explication de la simultanéité des aurores polaires, ainsi que celle des perturbations électriques et magnétiques qui les accompagnent dans les deux hémisphères[1]. »

La théorie électrique des aurores boréales part d’un fait incontestable, dit de La Rive : « C’est que l’atmosphère est chargée d’électricité positive dont l’intensité va en augmentant à mesure qu’on s’élève, et que la terre elle-même est chargée d’électricité négative, et cela quelle que soit la cause de ce dégagement d’électricité. Cela admis, il est facile de comprendre que ces deux électricités tendent constamment à se réunir d’une part par l’intermédiaire du globe terrestre, d’autre part par l’intermédiaire des couches supérieures de l’atmosphère avec l’aide des vents contre-alisés, et que cette réunion, qui a lieu dans les régions polaires, est accompagnée, quand l’électricité a un certain degré d’intensité, d’actions perturbatrices sur l’aiguille aimantée et de la circulation de courants électriques dans les fils télégraphiques, en même temps que d’effets lumineux dans l’atmosphère,

  1. Comptes rendus de l’Académie des sciences, 1872, 1er semestre.