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ou de bois, elles sont brisées comme le reste, à moins qu’elles n’aient à opposer pour défense un paratonnerre bien établi.

Si ces couches humides ou métalliques se trouvent cachées à des profondeurs plus grandes, le danger de l’explosion diminue pour deux causes : d’une part, l’enveloppe qui les couvre devient difficile à traverser ; d’une autre part, l’action des nuages s’affaiblit par l’augmentation de la distance. On peut citer en preuve les vallées étroites qui ont quelques centaines de mètres de profondeur ; la foudre n’y pénètre jamais ; elle peut frapper les crêtes des collines, mais il est sans exemple qu’elle soit descendue jusqu’aux habitations, aux arbres ou aux ruisseaux qui occupent les parties basses. Ces faits constants donnent en quelque sorte la mesure de l’accroissement de distance aux nuages, nécessaire pour être à l’abri du danger.

V.

Il importe de bien remarquer que jamais la foudre ne s’élance au hasard : son point de départ et son point d’arrivée, qu’ils soient simples ou multiples, se trouvent marqués d’abord par un point de tension électrique, et au moment de l’explosion le sillon de feu qui les unit, allant à la fois de l’un à l’autre, commence en même temps par ses deux extrémités. Les herbes, les buissons, les arbres même, sont des objets trop petits pour la foudre ; ils ne peuvent pas être son but. S’ils sont frappés, c’est