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restreint presque exclusivement aux faîtages, aux gouttières, aux tirants de consolidation ; ce n’était que bien rarement, et comme par exception, que l’on rencontrait soit une charpente de fer, soit une couverture de plomb, de cuivre ou de zinc, tandis que maintenant le métal prédomine de plus en plus ; on le met partout, et, ce qui est un point important, on le met en grande superficie et en grandes masses : couvertures de métal, charpentes de métal, poutres de métal, croisées de métal, et quelquefois murailles de métal. Alors les nuages orageux décomposent, par influence, des quantités d’électricité décuples de celles qu’ils auraient décomposées sur les corps moins bons conducteurs, comme l’ardoise ou la brique, le bois, la pierre, le plâtre, le mortier et tous les anciens matériaux de construction. Ce nouveau système réalise donc sur une grande échelle ce que l’on attribuait d’abord au paratonnerre, c’est-à-dire la propriété d’attirer la foudre.

Quand l’objection s’appliquait au paratonnerre, elle n’avait qu’une apparence de vérité ; car il est vrai que le paratonnerre attire la foudre, mais il est vrai aussi qu’obéissant aux lois qu’elle a reçues, celle-ci lui arrive, en général, sans bruit, sans éclat, et toujours infailliblement domptée et docile, ayant perdu toute sa puissance originelle de destruction. Quand l’objection, au contraire, s’applique à ces amas de substances métalliques qui entrent dans nos constructions actuelles, elle n’est pas spécieuse, elle est juste, profondément juste, fondée sur les lois les mieux établies ; ces constructions attirent, en effet, la foudre, et rendent ses coups plus désastreux.