Page:Rambosson - Histoire des Météores, 1883.djvu/326

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Du milieu des images des arbres, M. Paris vit sur la droite sortir de l’horizon deux colonnes blanches élevées d’environ 3 minutes ; elles marchèrent l’une vers l’autre, se joignirent et se séparèrent : c’étaient deux voiles de navire qui, d’après toutes les circonstances, étaient sur la mer des Bouches-du-Rhône, à 10 kilomètres en arrière des dunes ; leur image était droite.

Le phénomène dura une demi-heure ; mais les formes ne restèrent pas les mêmes. Outre les variations produites par l’agitation des images, un changement total s’opérait quelquefois.

Après une demi-heure de cette seconde apparition, le nuage disparut, les images supérieures s’effacèrent, les deux voiles s’évanouirent de même ; tout rentra dans l’ordre accoutumé, sauf le hameau, qui descendait lentement, toujours dans sa position droite ; la nuit arriva, qu’il n’avait pas encore rejoint l’horizon.

VII.

Tous ces phénomènes de mirage sont faciles à comprendre ; ils sont dus aux lois de la réfraction et de la réflexion de la lumière.

Dans un milieu diaphane homogène, c’est-à-dire ayant partout les mêmes propriétés et au même degré, la lumière se propage toujours en ligne droite ; mais lorsqu’elle arrive à la surface d’un corps diaphane ou transparent, une partie se réfléchit et une autre partie pénètre dans le corps en éprouvant une déviation à laquelle on a donné le nom de réfraction.