Page:Rambosson - Histoire des Météores, 1883.djvu/252

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Indes occidentales, au mois d’août, sur le soir d’un jour très chaud, vit une trombe aborder le vaisseau qu’il montait, et qui, en deux ou trois secondes, traversa dans sa largeur l’arrière du bâtiment pendant qu’il y était. Un déluge d’eau lui tomba sur le corps et le renversa ; il fut obligé de s’accrocher aux premiers objets qu’il put embrasser pour n’être pas entraîné par-dessus le bord, ce dont il avait une grande frayeur. Mais la trombe, qui faisait un bruit semblable à un rugissement, ayant dépassé l’autre bord, fut mise en communication avec la mer. L’eau de la trombe lui était entrée par le nez et la bouche ; il en but malgré lui, et la trouva très douce et nullement salée.

Quelquefois des trombes ont transporté des personnes d’un lieu à un autre, sans leur faire de mal. « Une nuée extrêmement épaisse, et fort basse, dit l’abbé Richard, poussée par un vent du nord, couvrit la surface du sol sur lequel est placé le bourg de Mirabeau. Différents tourbillons se formèrent en même temps dans cette masse noire chargée de vapeurs épaisses ; il en sortit de la grêle, le tonnerre se fit entendre, les arbres et les haies furent arrachés, l’eau de la petite rivière de Mirabeau fut transportée à plus de soixante pas de son lit, qui resta à sec pendant ce temps ; deux hommes qui se trouvèrent enveloppés dans un des tourbillons furent portés assez loin sans qu’il leur arrivât rien de fâcheux … Un jeune pâtre fut enlevé plus haut et rejeté au bord de la rivière sans que sa chute fût violente ; le tourbillon qui l’avait emporté le posa à l’endroit où il cessa d’agir … Toute la fureur du météore se dissipa dans l’espace d’une