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nirent pour quelques instants ; le phénomène se dissipa ensuite tout à fait, et l’immense nuage noir qui lui succéda laissa tomber un torrent de pluie.

M. Baussard, lieutenant de frégate, étant au nord de l’île de Cuba, dit qu’une trombe et le nuage qu’elle servait à former paraissant chassés par un petit vent frais du nord-est, quelques vaisseaux de l’armée qui s’en approchèrent tirèrent sur cette trombe plusieurs coups de canon à boulet qui firent un très bon effet, puisqu’ils interrompirent le cours de l’eau de la mer, qui s’élevait par un tournoiement rapide. Alors la trombe devint plus faible par le bas, et bientôt après, elle se sépara de sa base, et le bouillonnement disparut. L’agitation intestine paraissait se faire de bas en haut, avec régularité, et acheva, en se dissipant entièrement, de former le nuage qui couvrit tout l’horizon. Ensuite le tonnerre, qui avait commencé à gronder, devint plus fort ; la foudre éclata sur un vaisseau espagnol de l’escadre du général Cordova ; immédiatement après, l’air se refroidit sensiblement par l’abondance de la pluie qui tomba pendant plus d’une heure.

V.

En général, l’eau des trombes marines est douce comme de l’eau de pluie. Camőens fait remarquer avec étonnement cette particularité.

Entre autres faits à l’appui, on peut citer celui du capitaine Melling, de Boston, qui, dans un voyage aux