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sol pour chercher de la fraîcheur même sur la terre embrasée ; les plus hardis parmi les indigènes s’affaissent avec désespoir, et la prostration de toutes les forces est si subite et si complète en rase campagne, qu’il m’a été impossible de soulever un petit thermomètre placé à portée, pour apprendre du moins la température de ce vent étrange, que la science n’a pas encore expliqué. Il avait duré cinq minutes : on assure que les hommes et même les bêtes meurent s’il se prolonge pendant un quart d’heure[1]. »

Burckhardt trouva, en 1813, que pendant le simoun à Esné, dans la haute Égypte, le thermomètre montait à l’ombre jusqu’à 49° 4 centigrades. Cette chaleur excessive ne dure qu’un quart d’heure ; aussitôt que la poussière s’abat, le thermomètre baisse. Une des raisons qui font que les voyageurs appréhendent beaucoup ce vent, c’est qu’il dessèche les outres dans lesquelles les caravanes portent leur eau. Burckhardt, en allant de Tor à Suez, vit une outre perdre en une matinée le tiers de son eau, par suite de l’évaporation qu’occasionna le simoun.

Le chamsin dure cinquante jours, ainsi que l’indique son nom dans la langue du pays ; il commence environ vingt-cinq jours avant l’équinoxe du printemps, pour finir vingt-cinq jours après ; il est très remarquable par sa température élevée.

VIII.

Le sirocco d’Italie et le solano d’Espagne sont les prin-

  1. Climat des rivages de la mer Rouge.