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à la fin de ses études, dans le but de compléter son éducation, faire le tour du monde comme il eût fait jadis le tour de l’Europe. Rien ne serait plus propre à développer l’intelligence, à agrandir les sentiments, en un mot, à compléter l’homme.

Il se produit naturellement, dans l’esprit du voyageur, un travail de généralisation qui fait naître des lumières inattendues dans ses connaissances acquises, et lui permet d’envisager la réalité sous son vrai jour.

« Un voyageur dont la vie est consacrée aux sciences, s’il est né sensible aux grandes scènes de la nature, rapporte d’une course lointaine et aventureuse, non seulement un trésor de souvenirs, mais un bien plus précieux encore, une disposition de l’âme à élargir l’horizon, à contempler dans leurs liaisons mutuelles un grand nombre d’objets à la fois[1] ».

Que ne donnerait pas un curieux de la nature, pour faire impunément et facilement un voyage dans la lune, ou dans l’un de ces astres qui étincellent sur nos têtes ? Eh bien ! que de régions de la terre sont aussi inconnues à la plupart des hommes que ces mondes inaccessibles !

Aussi, que de ravissantes surprises, que de suaves émotions, que de sensations puissantes et élevées, ne sont-elles pas réservées à celui qui peut voyager avec intelligence ! Et dire qu’il y a des personnes favorisées de la fortune, en proie au spleen, qui s’ennuient à mourir, et qui ne songent pas aux enchantements d’un voyage lointain qui leur rendrait la joie et la santé !

Il nous faudrait des volumes si nous voulions parler

  1. De Humboldt.