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VI.

Des causes accidentelles font encore subir à l’aiguille aimantée des variations subites et irrégulières, que l’on nomme des perturbations.

Plusieurs navires, le vaisseau français Henri-Quatre, un vaisseau turc, l’Astrologue, le bateau à vapeur la Trébisonde, étaient venus s’échouer tour à tour dans les environs de Sinope, et chaque fois il fut constaté que l’accident était dû à des erreurs de marche causées par de fausses indications des boussoles, dont les aiguilles avaient subi une déviation anormale.

Une exploration récente et de nombreuses expériences ont prouvé que le long d’une zone d’environ 100 kilomètres, ayant pour point central le cap Indje et s’étendant presque jusqu’à Sinope, il existe une mine très riche de fer, constituée par des rognons enfermés dans une gangue calcaire, et que l’attraction exercée par cette masse ferrugineuse, fait réellement subir aux aiguilles des boussoles une déviation notable.

On appréhende assez ces phénomènes pour s’en préoccuper.

Quand l’atmosphère est claire, près du Spitzberg, les contours des montagnes sont si bien définis, les contrastes entre l’ombre et la lumière si frappants, que les navigateurs les plus habitués à juger des distances dans d’autres contrées se trompent grossièrement et croient, par exemple, être seulement à quelques encablures de terre