aura plus de peine à comprendre, quoiqu’elle en découle assez naturellement. La contrainte et la nécessité sont aussi pour Calvin deux choses tout à fait différentes. Où il y a nécessité, il n’y a pas toujours contrainte. Les actions de l’homme, par exemple, sont nécessaires sans être contraintes. Elles sont nécessaires, parce que la direction de sa volonté ne lui appartient pas ; elles ne sont pas contraintes, parce que, en définitive, il veut toujours ce qu’il fait. Il n’y aurait de contrainte possible que pour un être libre, lorsqu’une force supérieure l’obligerait à agir contrairement aux déterminations de sa liberté. Dieu pourrait être contraint, s’il existait un être plus puissant que lui ; mais l’homme ne peut pas l’être, parce qu’il ii’est pas libre. Ses actions sont à la fois nécessaires et volontaires.
Ces deux distinctions comprises, on a la clef de la dogmatique calviniste. Les rapports qui existent entre Dieu et le monde se réduisent à ceci : l’homme agit. Dieu le fait agir ; ou, pour mieux dire : la créature agit, le créateur la fait agir. Calvin, en effet, ne conçoit pas les rapports de Dieu avec les anges et les démons autrement que ses rapports avec l’homme. Les démons et les anges sont nécessairement les ministres de celui qui les a créés, les uns pour manifester sa justice, les auties sa bonté.
Ce grand principe explique tout. Il ne reste plus qu’une chose à savoir : comment Dieu fait-il agir