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nombrement de ses travaux suffit à confondre l’imagination : sans compter sa prédication du dimanche, il prêchait chaque jour de deux semaines l’une ; le vendredi, dans l’assemblée de la congrégation des pasteurs, il donnait comme une leçon entièré ; en outre, il faisait trois leçons de théologie par semaine, et il dirigeait toutes les opérations du consistoire, dont il était le membre le plus actif et le plus influent. Il y aurait là, sans doute, de quoi fatiguer un homme doué d’une grande promptitude d’esprit. Ce n’était pourtant que la moindre partie des occupations de Calvin ; c’étaient les devoirs ordinaires de sa charge, qu’il ne sacrifia jamais, sauf en cas d’extrême maladie. Il devait encore se mêler des affaires du gouvernement : en sa qualité de jurisconsulte, il était nommé membre de la commission qui devait préparer pour Genève de nouvelles lois ; il entrait dans des négociations délicates ; il dictait nombre de pièces difficiles ; il était consulté par les Conseils dans la plupart des questions importantes. Puis, comme si tout cela n’était qu’un jeu pour lui, il poursuivait de vastes travaux d’organisation : il créait, entre autres, l’académie de Genève, et il en rédigeait lui-même les règlements. Il trouvait d’ailleurs le loisir d’être le premier au courant de toutes les publications sérieuses ; il revoyait et augmentait sans cesse son Institution chrétienne ; il surveillait tous les hérétiques, les réfutait par ses opuscules,