inspire l’enseignement supérieur lui-même. Le maître n’est pas là seulement pour faire comprendre et goûter les beaux vers des poëtes, mais encore et surtout pour mettre en garde contre leurs erreurs de jugement. Il traite l’œuvre de l’artiste comme les compositions de ses élèves, c’est-à-dire qu’il la juge et la corrige. Il est le maître ; le poëte, enfant prodige, n’est encore qu’un enfant ; or, qui dit enfant dit écolier.
M. Paul Stapfer pensé, au contraire, que l’art et la critique ne vont pas l’un sans l’autre et que les enfants prodiges sont les meilleurs maîtres.
M. Stapfer doit avoir été conduit à ce principe, subversif de toutes les notions reçues, par l’application de la méthode comparative, la grande méthode moderne. Il a comparé beaucoup de critiques sur un certain nombre de sujets donnés. Ces comparaisons lui ont fourni la matière de son premier volume, la Petite comédie de la critique littéraire, qui n’est autre chose qu’une ingénieuse et piquante discussion des jugements contradictoires les plus célèbres sur Molière et la comédie française classique. Il a pris goût à ce travail ; l’expérience lui a montré que la veine était riche, et c’est en la fouillant qu’il y a trouvé la matière des deux premiers volumes de ses Artistes juges et parties. Il faut bien espérer que ces deux volumes ne sont qu’un commencement, car si mes impressions ne me trompent pas, on apprend