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l’avoir entendue, et il nous rapporte le discours qu’elle a tenu. Mais il le lui prête, ce discours ; preuve en soit le vers où la Paix s’oublie jusqu’à parler d’elle-même comme d’une tierce personne :

L’encens des arts doit brûler pour la paix.

C’est lui qui parle, et sa Paix n’est qu’une métaphore qui lui tient lieu de porte-voix. On lui rendra cette justice qu’il donne en vers concis de sages conseils. La seule chose qui étonne est le refrain. Il est beau ; mais on ne voit pas pourquoi un discours suivi est coupé par un refrain. Ce refrain est une conclusion déguisée.

Ferait-on grand tort aux chansons de Béranger en les dépouillant du chant ? Quelques-unes y perdraient ; d’autres, en grand nombre, y gagneraient. On peut chanter le Grenier, les Hirondelles, Roger Bontemps ; mais qui songe à entonner la Sainte alliance des peuples ?

L’air de Muse des bois et des accords champêtres

renforce-t-il l’accent des couplets inspirés par le souvenir de Waterloo, et se figure-t-on le fils d’Attila défiant l’Europe en écorchant de sa voix de Tartare l’agréable romance :

Dis-moi, soldat, dis-moi, t’en souviens-tu ?

Ces chansons sont faites pour êtres lues ; le chant