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loisir pour mener à bonne fin ou mettre du moins en pleine voie d’exécution le projet qu’il nourrissait depuis longtemps d’une histoire de Port-Royal. Cette parole, jetée au hasard, ne tomba pas à terre. Peu de jours après, M. Olivier sondait M. Sainte-Beuve pour savoir s’il accepterait de faire à l’académie de Lausanne un cours d’une année sur Port-Royal. Il accepta, dit-il, avec gratitude, et deux mois après il venait s’installer à Lausanne avec toute sa bibliothèque janséniste.

Je m’enfermai, ajoute-t-il, ne voyant jamais personne jusqu’à quatre heures du soir les jours où je ne faisais pas cours et jusqu’à trois heures les jours où je professais. Ma leçon était de trois à quatre heures. J’en faisais trois par semaine, et le nombre total des leçons fat de quatre-vingt-une. Tout l’ouvrage fut construit et comme bâti durant cette année scolaire (1837-1838).

On sait le succès du cours ; il fut suivi par un public nombreux et sympathique, où ne manquaient ni les auditeurs éclairés, ni même les bons juges. M. Druey en entendit quelques leçons ; Vinet y assista, autant du moins que le lui permit sa santé, et maintenant que le cours est devenu un livre, son nom s’y trouve fréquemment, surtout dans l’édition nouvelle ; son souvenir y est associé.[1] Ce ne fut

  1. Puisque je parle des rapports de Vinet et de M. Sainte-Beuve, je recommande aux personnes que le sujet intéresse la première note de l’Appendice du tome premier, intitulée l’Académie de Lausanne en 1837. On y trouvera une rectifica-