comparaison même à laquelle la science l’invite, que le christianisme ne peut pas être le produit des mêmes facteurs que les autres religions ; que ni l’imagination, ni les circonstances, ni le sentiment religieux ne suffisent à en rendre compte ; que par conséquent sa naissance ne peut pas être attribuée aux mêmes causes, et ne doit pas avoir eu lieu selon les mêmes lois. Une démonstration de ce genre aurait de l’actualité et de la force ; mais combien celle de Pascal y ressemble peu ! De tous côtés nous sommes ramenés à la même conclusion : il faut que l’apologie fourbisse encore ses armes et reprenne à nouveaux frais l’œuvre de Pascal.
Ainsi les deux arguments essentiels sur lesquels repose le dogme de la chute, n’ont plus, à nos yeux, dans la forme où Pascal nous les présente, une ligueur logique à l’épreuve de tout examen. Au dix-septième siècle, ils étaient suffisants. Dans un monde encore peu fait à la critique et à l’exacte analyse des idées philosophiques, dans une société soumise au joug du christianisme, capable, sans doute, de le secouer pour ses plaisirs, mais non pour les libres spéculations de la pensée, il suffisait de montrer les contradictions de la nature humaine pour qu’aussitôt on répondît : ce sont les stigmates de la chute. Dans la même société il suffisait de poser le dilemme, figures ou sottises, pour qu’aussi--