que jamais que l’apologie se montrât difficile avec elle-même, qu’elle n’entonnât pas le chant de victoire sans avoir effectivement lutté et vaincu. Si, en outre, cette théorie se présentait à nous avec les avantages mômes qui distinguent éminemment la théorie chrétienne, si elle atteignait à l’unité sans affaiblir le problème, il faudrait bien avouer que l’œuvre de Pascal aurait besoin d’être complétée par la réfutation de cette doctrine nouvelle qu’il n’a pu ni prévoir, ni réfuter.
Or c’est précisément le cas. La philosophie allemande, cette royale manifestation de la puissance et de l’audace de l’esprit humain, a vu naître plus d’un système qui tient compte de ces contradictions dont la seule pensée épouvantait Pascal. Le dernier surtout des grands systèmes de cette grande école, celui de tous qui est encore le plus accrédité, et qui a porté au christianisme les coups les plus sérieux, s’est ouvertement attaqué aux contradictions du monde moral, et s’est flatté de les expliquer sans les amoindrir, et cela plus rationnellement que ne le fait le dogme de la chute.
Voyez la logique de Hegel. Elle ne procède point comme la logique vulgaire qui part d’un principe, en poursuit l’étude de conséquence en conséquence, affirmant tout ce qu’il renferme, niant tout ce qu’il exclut. En allant du principe à sa conséquence, la logique vulgaire ne va que du même au même. Elle