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tère essentiel que le déclin, en France, remonte à une date beaucoup plus ancienne et qu’il est beaucoup plus marqué. En France, le coefficient de natalité (ou nombre de naissances par mille habitants et par an) était par année moyenne :

De 1806 à 1815 de 31,3
De 1816 à 1830 de 31,2
…………………
De 1871 à 1880 de 25,4
…………………
De 1904 à 1906 de 20,7
et en 1907 il tombe à 19,7.

Pendant ce temps les naissances illégitimes sont en augmentation assez sensible : mais l’on constate d’autre part un léger accroissement du chiffre des mariages, quoiqu’il faille, sur ce dernier point, se défier de l’illusion que peut donner la polygamie successive introduite dans nos lois et bientôt, hélas ! dans nos mœurs par le divorce.

Un déclin analogue est observé — quoique tout récemment peut-on dire — dans les autres nations de l’Europe. Toutes cependant sont encore beaucoup plus fécondes que la France, et la plupart le sont aussi, même à l’heure actuelle, sensiblement plus que la France ne l’était il y a un siècle.

Entre les deux périodes 1877-1879 et 1904-1906, le coefficient de natalité a passé :

En Hongrie de 44,0 à 36,3
En Allemagne de 39,3 à 34,0
En Autriche de 38,8 à 34,8
En Italie de 37,0 à 32,3
En Hollande de 36,4 à 30,9
En Angleterre 35,4 à 27,4
En Belgique de 31,8 à 26,3
En Suisse de 31,3 à 27,5
En Suède de 30,3 à 25.7[1].
  1. Voyez Économiste français, n° du 27 juin 1908, p. 957.